Linogravure et effet miroir

A mon grand étonnement en Amérique du Sud, le wifi s’est répandu dans chaque espace public et lieux de rencontre (cafés/restaurants, etc…), jusque dans les parcs citadins (!). Ces lieux qui à l’origine favorisent le rassemblement, la communication entre la population et facilitent la rencontre entre les voyageurs et les locaux… La tendance depuis quelques années nous bascule trop vite vers une ère de l’hyper-connectivité. Les populations restent « branchées » systématiquement sur leur téléphone portable, même dans les endroits qui nous inviteraient plutôt à une pause, à une conversation, à une sieste ou autre activité nous offrant une coupure au monde virtuel et une ouverture vers l’autre.

En Colombie, je suis tombée par hasard devant cet écriteau dans un restaurant, qui m’a fait sourire. Quelle belle idée, non ?!

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Traduction : « Nous n’avons pas de wifi, parlez entre vous »

J’ai eu donc l’envie de reproduire cet écrit en linogravure.

En linogravure, imaginer un motif ou une illustration en miroir peut être important (pas nécessairement obligatoire selon le visuel à imprimer et le rendu souhaité) mais pour un texte, c’est bien sûr essentiel !

 

La linogravure

Ce que j’adore, c’est mixer les techniques et les matériaux !

Je me replonge dans la linogravure de temps en temps, une technique de gravure qui permet de faire ses imprimés à la maison sans besoin d’une presse à gravure ! J’y passerai des heures….

Mais qu’est-ce que c’est la linogravure ?

Une question que beaucoup de gens me pose…

Cette technique consiste à graver sur un support spécifique, qui est le linoléum. Ce support se présente généralement sous forme de plaque, que l’on peut trouver sous différents formats. On dessine sur le support et ensuite, à l’aide de gouges (il existe différentes tailles de gouges), on vient retirer de la matière, creuser. Ensuite, on étale l’encre sur la partie en relief où la matière n’a pas été retirée avec un rouleur encreur. Et plus qu’à poser une feuille de papier sur la plaque, frotter avec un baren (ou avec le dos d’une cuillère, ça marche aussi !) et l’encre se reporte sur le papier. L’impression est faite !

Et avec une plaque de lino préparée, gravée, les impressions sont infinies, ce qui laisse place à des nombreuses expérimentations sur des papiers de grammages différents, couleurs différentes, sur des collages, etc….

 

 

 

Gravure sur plaque de zinc

La gravure sur plaque de zinc est bien différente de la linogravure.
On pose un vernis sur la plaque métallique, puis on dessine avec une pointe sèche (comme si vous aviez un crayon), pour mettre à jour le métal là où vous grattez avec la pointe. La plaque est ensuite plongée dans un bain d’acide, qui n’agit que là où la plaque n’est pas protégée par le vernis – à savoir les endroits gravés. On appelle ça « faire mordre par l’acide ». On laisse la plaque quelques secondes dans l’acide et ensuite on nettoie la plaque pour enlever le vernis restant.
Gravure
Vient l’étape encrage : on étale l’encre sur la plaque avec de la tarlatane qui va permettre de remplir les sillons gravés. On finit par un essuyage plus ou moins poussé ou régulier pour obtenir les effets souhaités (contraste, nuance, ou comme là, cet effet « sale ») et on passe la plaque sous une presse de graveur.
Cette technique de gravure demande une préparation plus longue de la plaque mais permet de réaliser un dessin plus détaillé, aux traits beaucoup plus fins.